Am I Diane ?

Try a little tenderness

J’ai écouté un podcast sur la tendresse aujourd’hui.

Il parlait de la tendresse qu’on donne (ou non) aux enfants et de l’impact qu’elle peut avoir sur la vie adulte.

Il parlait de l’aspect essentiel et didactique de la tendresse sur un enfant : les câlins, le jeu, l’attention sont comme des boussoles qui guide dans les relations adultes par la suite.

Je me suis souvenue de cette enfance sans tendresse qui a été la mienne.
Du prétexte du ventre enceint de ma mère pour pouvoir obtenir un contact. Je n’avais que 7 ans.
Quel enfant de 7 ans doit utiliser un enfant à naître comme excuse pour toucher son parent ? Et pour être touchée en retour ?

Je me souviens à 12 ans, quand mes camarades parlaient d’un garçon de notre classe, maltraité par ses parents.
"Tu t’imagines une vie sans câlins de tes parents ? Sans bisous, sans rien ?"
Cette vie était la mienne. Et depuis longtemps déjà.

Quand est ce que mes parents ont jugé que montrer de l’affection à mon égard était devenu superflu ? Inutile ?

Je me souviens quelques années plus tard, une fin de colonie de vacances. Les autres ados sont en pleine effusion avec leurs parents. Je sens la gêne de ma mère. Elle ne peut pas éviter le contact, au risque de révéler sa nature froide devant d’autres parents, dont des connaissances. Alors elle me plaque contre elle. D’une main. Maladroitement, gauchement. Et moi de rester raide comme une planche, interdite devant cette manifestation d’affection incongrue.

Le premier ami qui a tenté de montrer son attachement par un câlin a du payé les pots cassés (bien malheureusement pour lui). Je me suis éloignée immédiatement, prétextant ne pas aimer les effusions de ce genre. J’étais surtout décontenancée : je n’avais pas eu de contacts aussi rapprochés depuis alors plusieurs années (et je n’avais que 14 ans...).

Heureusement, le lycée et la rencontre d’amis sincères m’ont appris que le contact physique pouvait être source de chaleur et de réconfort et non plus uniquement de malaise et d’embarrassement.

Maintenant mon groupe d’amis est comme une portée de chatons. Toujours collé les uns aux autres, dans un rapport presque animal, toujours embrassés, toujours enlacés. Une bande de petits animaux perdus qui trouve la force d’affronter le monde dans la peau et la sueur des autres.