Am I Diane ? https://ellabellaca.journalintime.com/ fr 2023-03-07T23:06:02+01:00 https://ellabellaca.journalintime.com/Je-sers-la-biere Je sers la bière Je fais de temps en temps du bénévolat dans le milieu féministe. Je suis présente. Je donne du temps. La plupart du temps, je sers des bières. J'écris mon nom sur un planning avant l'événement. Mon prénom étrange à coté des prénoms plus communs, comme à l'école. Ces noms ne m'évoquent rien. Je ne connais personne. Je vais à l'événement, seule. Souvent je dois prendre le métro. J'arrive, je me présente à la personne en charge des bénévoles. Une lueur de reconnaissance allume son regard quand je lui dis mon prénom. "Ah oui, le shift" "Ah super, on est short au Je fais de temps en temps du bénévolat dans le milieu féministe.

Je suis présente. Je donne du temps. La plupart du temps, je sers des bières.

J’écris mon nom sur un planning avant l’événement. Mon prénom étrange à coté des prénoms plus communs, comme à l’école. Ces noms ne m’évoquent rien. Je ne connais personne.

Je vais à l’événement, seule. Souvent je dois prendre le métro.

J’arrive, je me présente à la personne en charge des bénévoles. Une lueur de reconnaissance allume son regard quand je lui dis mon prénom.

"Ah oui, le shift" "Ah super, on est short au niveau de l’équipe" "Ah cool, tu as fais la formation ?"

J’arrive à l’heure. Je sais ce que j’ai à faire. Je fais ma tache consciencieusement.

Tout le monde est bienveillant. Tout le monde est gentil. Tout le monde est bien éduqué. Tout le monde sent bon. Les filles sont si belles. Elles rient entre elles, elles brillent, elle se draguent, elles s’embrassent.

Si j’ai de la chance, je croise une connaissance. On échangera les banalités d’usage. Puis elle repartira dans la foule.

Je reste là. Je sers les bières. Je croise des regards sympathisants mais aussi un peu vide. Je sers les bières. Tout le monde demande sa boisson bien poliment.

Souvent j’ai des compagnes de bénévolat. Parfois elles font partie de la bande des filles brillantes. Souvent elles sont comme moi. Venue seule, repartie seule. On fait connaissance. On regarde les autres filles de loin.

Chacune de nous connait sa place. Il y a celles qui servent les bières. Celles qui les boivent avec leurs amies, admirant le spectacle. Et puis il y a celles qui font le show, bien sûr.

Je sers les bières. Autour, on échange des potins sur des gens que je ne connaîtrais jamais.

Je termine mon shift. On me remercie bien sûr. Mon prénom sera effacée des têtes dès que j’aurai tourné le dos.

On ne me propose pas de boire des coups. On ne prendra pas mon numéro. La fête continue sans moi.

J’attends le prochain événement. Il y a aura bien besoin de bénévoles. J’inscrirais mon nom sur une liste.

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2023-03-07T23:06:02+01:00
https://ellabellaca.journalintime.com/J-ai-envie-d-une-vie-de-famille J'ai envie d'une vie de famille J'ai relu mes entrées de journal des années précédentes et même si la situation évolue, j'ai toujours ce même manque au creux du ventre. J'ai arrêté la valse des colocataires pour enfin me prendre un appartement seule. Je sais que c'est la bonne décision car la plupart de mes colocs se sont révélé‧es comme n'étant pas digne de confiance et cela rendait ma vie plus compliquée au lieu de la simplifier. Mais le fait est que je ne voulais pas vivre seule. D'ailleurs je ne le veux toujours pas. Je voulais arrêter de vivre avec des inconnu‧es. Mais pas vivre seule. Mon amour J’ai relu mes entrées de journal des années précédentes et même si la situation évolue, j’ai toujours ce même manque au creux du ventre.

J’ai arrêté la valse des colocataires pour enfin me prendre un appartement seule. Je sais que c’est la bonne décision car la plupart de mes colocs se sont révélé‧es comme n’étant pas digne de confiance et cela rendait ma vie plus compliquée au lieu de la simplifier.

Mais le fait est que je ne voulais pas vivre seule. D’ailleurs je ne le veux toujours pas. Je voulais arrêter de vivre avec des inconnu‧es. Mais pas vivre seule.

Mon amour que j’aime toujours si fort ne veut pas vivre avec moi. Et même si ces arguments font sens, je suis tout de même déçue et triste.

Mes ami‧es sont toujours loin. Je n’ai pas reconnecté avec L. et mon ancienne colocataire. J’ai cette envie d’enfant qui pointe de plus en plus mais est ce que j’en veux vraiment pour les bonnes raisons ?

Je n’ai pas réussi à fonder ou à trouver cette communauté dont j’ai envie voire même besoin. Je sais que je ne suis pas seule au monde, que je suis entourée quand ça ne va pas. Mais j’ai envie d’une présence quotidienne, de ne pas rentrer dans un appartement vide, de pouvoir échanger avec différentes personnes au quotidien.

J’ai cru un moment que la communauté queer pourrait m’offrir cela. Mais je crois que j’ai loupé un coche à ce niveau là, peut être que je suis trop vieille déjà, peut être que je n’ai pas le bon état d’esprit.

Mais comment fonder une famille, quoi que l’on mette derrière ce mot, en partant de rien ? Comment faire si mon amour n’a pas envie de faire famille avec moi ? Comment faire quand je viens moi même d’une famille cabossée ?

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2023-01-29T00:46:00+01:00
https://ellabellaca.journalintime.com/Southing-myself Southing myself Pourquoi je me sens encore si angoissée le soir alors que tous les critères de ma vie vont objectivement mieux ? Je ressasse la question avec ma psy, mais ni elle ni moi ne trouvons la réponse pour le moment. Je fais la liste des choses que j'utilisais pour me calmer avant : - Les grosses doses de nourriture grasse - Les médicaments - Les soirées très alcoolisés - Les idéations suicidaires - Les sessions de rêveries intenses Et je me rends compte que je n'utilise plus aucun de ces palliatifs aujourd'hui (ou alors bien plus rarement). Je prends du CBD en gouttes et en tisane mais Pourquoi je me sens encore si angoissée le soir alors que tous les critères de ma vie vont objectivement mieux ?

Je ressasse la question avec ma psy, mais ni elle ni moi ne trouvons la réponse pour le moment.

Je fais la liste des choses que j’utilisais pour me calmer avant :

- Les grosses doses de nourriture grasse
- Les médicaments
- Les soirées très alcoolisés
- Les idéations suicidaires
- Les sessions de rêveries intenses

Et je me rends compte que je n’utilise plus aucun de ces palliatifs aujourd’hui (ou alors bien plus rarement). Je prends du CBD en gouttes et en tisane mais le soulagement n’est pas aussi intense. Et c’est certainement mieux pour ma santé ! Mais je n’ai plus de chose qui me procure cet échappatoire et ce soulagement quasi immédiat.

C’est ça devenir adulte ? Arrêter ces palliatifs et juste être là, en pleine prise avec la vie en permanence ?

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2022-06-02T22:02:35+02:00
https://ellabellaca.journalintime.com/forevher forevher J'ai relu mon écrit d'il y a un an où je pensais n'avoir aucune chance avec mon amour. Je viens de revenir de chez elle ou nous avons fais l'amour d'une manière belle et intense que je n'avais jamais connu auparavant. Nous nous sommes endormies dans les bras l'une de l'autre après nous être dit notre amour. Son amour me fait tintinnabuler mais je suis beaucoup moins obsédée par elle et par le couple de manière générale que je pouvais l'être il y a un an. J'écrivais à l'époque que mes journées n'étaient que du vide entre les moments ou je la voyais. Je lutte encore J’ai relu mon écrit d’il y a un an où je pensais n’avoir aucune chance avec mon amour.

Je viens de revenir de chez elle ou nous avons fais l’amour d’une manière belle et intense que je n’avais jamais connu auparavant. Nous nous sommes endormies dans les bras l’une de l’autre après nous être dit notre amour.

Son amour me fait tintinnabuler mais je suis beaucoup moins obsédée par elle et par le couple de manière générale que je pouvais l’être il y a un an. J’écrivais à l’époque que mes journées n’étaient que du vide entre les moments ou je la voyais. Je lutte encore aujourd’hui contre ce sentiment même si je moins engluée dans ma dépression qu’il y a un an.

Entre temps, nous avons été déconfinés et j’ai pu reconnecter avec certaines de mes passions comme l’art ou le cinéma et me remettre à voyager, ce qui m’a fait beaucoup de bien.

J’ai aussi repris le travail en présentiel, ce qui m’a permis d’y mettre plus de sens et de m’y sentir mieux. Mais la fin du CDD guette et ma crainte est de ne pas pouvoir trouver un autre emploi à Lyon qui me permettrait de rester près de mon amour. Mais j’essaie de ne pas trop y penser tout en restant à l’affût des offres d’emploi.

J’ai aussi repris l’écriture dans mon magazine principal. J’ai proposé des articles à d’autres publications mais personne n’en a voulu. Cela me rend plus triste que ça ne devrait. Cela me fait perdre confiance dans mes capacités à écrire. Est ce que ce que j’écris peut vraiment intéresser des gens ?

Et on arrive là au point tendu : je n’ose pas poser la question à mes ami‧es car ils me paraissent tous si loin en ce moment :

- A m’en veut stupidement à cause de son problème avec S. Mais c’est la seule à qui je pourrais vraiment parler de mes problèmes d’écriture.
- S est si engluée dans son propre marasme que je n’ose plus lui parler de rien. Et même si je lui envoyais un message, je sais qu’elle prendrait 5 jours pour me dire juste "pas la force de parler dsl".
- C. est pris dans sa propre histoire avec T. et traite le temps que l’on passe ensemble comme du temps sans T. qu’il consent à sacrifier dans sa grande mansuétude.
- Ma coloc évite tellement l’appartement que je peux considérer que je vis seule à ce stade.
- Les soirées à l’appart de L. me manque. Mais l’appart n’existe plus et je me demande si elle tient encore ne serait-ce qu’à me voir.

Je ne veux pas être une de ces personnes que j’ai toujours critiqué qui orientent toute leurs vies en fonction de leur couple et n’ont rien d’autre dans leurs existences. Mais je comprends comment on peut tomber dans ce piège maintenant. Il est facile et confortable. Et quand tout le monde autour de toi fait pareil, tu te retrouves aussi à te replier dans ton couple, faute d’alternative.

Je veux rester cette personne complète qui sera toujours digne d’être aimée par mon amour.

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2021-11-20T19:24:47+01:00
https://ellabellaca.journalintime.com/Un-coeur-deja-vaincu Un coeur déjà vaincu Pour une fois que je me sens vraiment amoureuse, je sens cette fois que cela ne fonctionnera pas. Les autres filles étaient des petits crush, c'était simple d'entrer dans un jeu de séduction quand le rejet ne signifiait pas grand chose. Cette fois je sais que le rejet me briserait. Elle me manque tout le temps, je veux passer tout mon temps avec elle, mes journées ne sont plus que des interludes entre les moments que l'on passe ensemble. Pourquoi c'est au moment ou j'ai quelqu'un dans la peau que je n'ai plus le droit de sortir ? Ce confinement est une horreur pour ma santé mentale, Pour une fois que je me sens vraiment amoureuse, je sens cette fois que cela ne fonctionnera pas.

Les autres filles étaient des petits crush, c’était simple d’entrer dans un jeu de séduction quand le rejet ne signifiait pas grand chose.

Cette fois je sais que le rejet me briserait. Elle me manque tout le temps, je veux passer tout mon temps avec elle, mes journées ne sont plus que des interludes entre les moments que l’on passe ensemble. Pourquoi c’est au moment ou j’ai quelqu’un dans la peau que je n’ai plus le droit de sortir ?

Ce confinement est une horreur pour ma santé mentale, à chaque fois je me retrouve à ruminer car je n’ai plus de moyens d’échapper aux pensées intrusives.

Pourquoi tout le monde est en couple et pas moi ? Pourquoi personne ne me choisit jamais ? Si l’on me choisissait, si l’on tombait amoureux de moi, peut être que mon dégoût de moi même s’arrêterait enfin. Je me sentirais moins seule si il y avait une personne pour qui j’étais la priorité tout le temps et pas juste une pensée au passage.

Je sais qu’une famille peut tenir ce rôle là, mais je ne pense qu’à m’éloigner au maximum de la mienne. Et je pense qu’au fond de moi, je veux une partenaire et des enfants car si je construis ma propre famille, j’aurais moins de mal à abandonner celle que j’avais à l’origine.

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2020-11-22T23:55:10+01:00
https://ellabellaca.journalintime.com/Is-that-all-there-is Is that all there is ? Parfois j'ai l'impression d'être engluée dans une sorte de gelée depuis la fin de confinement. Je ne peux pas retourner en arrière ni vraiment avancer. Je ne peux plus voyager comme avant, je ne peux pas changer de travail ou de ville comme avant. J'ai 27 ans et déjà l'impression que la fenêtre des possibles est en train de se réduire devant moi. Comme si ma vie s'était déjà vidée de sa magie, de ses possibilités, de son excitation à peine après avoir commencé. L'inconnu n'est plus une option viable et l'amour me fait peur. Je traîne avec des gens plus jeunes pour tenter Parfois j’ai l’impression d’être engluée dans une sorte de gelée depuis la fin de confinement. Je ne peux pas retourner en arrière ni vraiment avancer. Je ne peux plus voyager comme avant, je ne peux pas changer de travail ou de ville comme avant.

J’ai 27 ans et déjà l’impression que la fenêtre des possibles est en train de se réduire devant moi. Comme si ma vie s’était déjà vidée de sa magie, de ses possibilités, de son excitation à peine après avoir commencé.

L’inconnu n’est plus une option viable et l’amour me fait peur.

Je traîne avec des gens plus jeunes pour tenter de retrouver l’étincelle mais est ce que je ne me berce pas d’illusions ? N’est ce pas un peu pathétique ? Est ce que j’ai encore le temps de vraiment accomplir quelque chose qui remplirait le vide que j’ai toujours au creux de l’estomac ? Qui me donnerait enfin cette consistance et cette certitude que je mérite mon existence ?

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2020-10-05T23:16:57+02:00
https://ellabellaca.journalintime.com/Les-oeuvres-de-la-depression Les oeuvres de la dépression The ones who get it : - So Sad Today Melissa Broder - C'est comme ça que je disparais Mirion Malle - Les failles Pomme - Conversations entre amis Sally Rooney - Tout le compte Instagram d'Alec With Pen - A Synthesis of Intuitions Adrian Piper - Kiki la Petite Sorcière Hayao Miyasaki The ones who get it :

- So Sad Today Melissa Broder
- C’est comme ça que je disparais Mirion Malle
- Les failles Pomme
- Conversations entre amis Sally Rooney
- Tout le compte Instagram d’Alec With Pen
- A Synthesis of Intuitions Adrian Piper
- Kiki la Petite Sorcière Hayao Miyasaki

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2020-05-30T01:20:00+02:00
https://ellabellaca.journalintime.com/Mes-gratitudes Mes gratitudes En ce moment je lis "Chez soi" de Mona Chollet. Cela me donne un grand sentiment de gratitude d'avoir trouver un abri qui me convient au coeur de la pandémie, après des années d'incertitude. - Des rangements pour mes livres - Un lit confortable - Un colocataire agréable - Une cuisine suffisamment fonctionnelle pour préparer les plats que j'aime - L'absence de nuisance sonore - De la place pour faire du yoga - Une bonne connexion à internet - L'absence d'humidité - La sécurité du bâtiment - La proximité des commerces - La beauté dès que je sors de chez moi - Une cafetière En ce moment je lis "Chez soi" de Mona Chollet. Cela me donne un grand sentiment de gratitude d’avoir trouver un abri qui me convient au coeur de la pandémie, après des années d’incertitude.

- Des rangements pour mes livres
- Un lit confortable
- Un colocataire agréable
- Une cuisine suffisamment fonctionnelle pour préparer les plats que j’aime
- L’absence de nuisance sonore
- De la place pour faire du yoga
- Une bonne connexion à internet
- L’absence d’humidité
- La sécurité du bâtiment
- La proximité des commerces
- La beauté dès que je sors de chez moi
- Une cafetière italienne pour boire autre chose que du jus de chaussette
- Une baignoire pour me prélasser
- Un fauteuil pour lire et écrire
- Personne pour me déranger
- Le pouvoir de choisir quand et si je veux répondre aux sollicitations

La tranquillité.

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2020-04-16T15:58:00+02:00
https://ellabellaca.journalintime.com/L-eternel-side-kick L'éternel side-kick ? Parfois je me demande quand j'aurai le droit d'être un personnage principal. Ce que je veux dire par là, c'est quand je me demande quand est ce que moi aussi j'aurai une grande histoire à raconter qui intéressera les autres. Quand est ce que je serais celle dont tout le monde parle, même quand elle n'est pas la. Quand est ce que je ne serai plus uniquement la fille rigolote ou l'épaule pour pleurer. C'est fatiguant d'écouter les histoires de coeur à la chaine des hétéros pendant que tu restes une queer qui galère à avoir une vie sentimentale. Le pire c'est que la plupart Parfois je me demande quand j’aurai le droit d’être un personnage principal.

Ce que je veux dire par là, c’est quand je me demande quand est ce que moi aussi j’aurai une grande histoire à raconter qui intéressera les autres.

Quand est ce que je serais celle dont tout le monde parle, même quand elle n’est pas la.

Quand est ce que je ne serai plus uniquement la fille rigolote ou l’épaule pour pleurer.
C’est fatiguant d’écouter les histoires de coeur à la chaine des hétéros pendant que tu restes une queer qui galère à avoir une vie sentimentale.

Le pire c’est que la plupart semble trouver normale que je sois la à toute heure pour écouter leurs jérémiades : qu’est ce qu’elle aurait à faire de mieux, le pauvre petit cageot ?

"Mais toi tu vis bien comme ça."

Qui es tu pour l’affirmer ? As-tu pris la peine de t’en soucier ? Est ce qu’il t’est jamais venu à l’idée que je n’avais pas beaucoup d’autres choix ?

Les rares fois ou ils m’arrivent des expériences, je sens bien que cela n’intéresse pas grand monde.

Pourquoi s’intéresserait-on aux états d’âmes d’un objet après tout ? Une peluche n’a pas d’histoires.

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2020-04-16T15:52:58+02:00
https://ellabellaca.journalintime.com/Try-a-little-tenderness Try a little tenderness J'ai écouté un podcast sur la tendresse aujourd'hui. Il parlait de la tendresse qu'on donne (ou non) aux enfants et de l'impact qu'elle peut avoir sur la vie adulte. Il parlait de l'aspect essentiel et didactique de la tendresse sur un enfant : les câlins, le jeu, l'attention sont comme des boussoles qui guide dans les relations adultes par la suite. Je me suis souvenue de cette enfance sans tendresse qui a été la mienne. Du prétexte du ventre enceint de ma mère pour pouvoir obtenir un contact. Je n'avais que 7 ans. Quel enfant de 7 ans doit utiliser un enfant à naître comme J’ai écouté un podcast sur la tendresse aujourd’hui.

Il parlait de la tendresse qu’on donne (ou non) aux enfants et de l’impact qu’elle peut avoir sur la vie adulte.

Il parlait de l’aspect essentiel et didactique de la tendresse sur un enfant : les câlins, le jeu, l’attention sont comme des boussoles qui guide dans les relations adultes par la suite.

Je me suis souvenue de cette enfance sans tendresse qui a été la mienne.
Du prétexte du ventre enceint de ma mère pour pouvoir obtenir un contact. Je n’avais que 7 ans.
Quel enfant de 7 ans doit utiliser un enfant à naître comme excuse pour toucher son parent ? Et pour être touchée en retour ?

Je me souviens à 12 ans, quand mes camarades parlaient d’un garçon de notre classe, maltraité par ses parents.
"Tu t’imagines une vie sans câlins de tes parents ? Sans bisous, sans rien ?"
Cette vie était la mienne. Et depuis longtemps déjà.

Quand est ce que mes parents ont jugé que montrer de l’affection à mon égard était devenu superflu ? Inutile ?

Je me souviens quelques années plus tard, une fin de colonie de vacances. Les autres ados sont en pleine effusion avec leurs parents. Je sens la gêne de ma mère. Elle ne peut pas éviter le contact, au risque de révéler sa nature froide devant d’autres parents, dont des connaissances. Alors elle me plaque contre elle. D’une main. Maladroitement, gauchement. Et moi de rester raide comme une planche, interdite devant cette manifestation d’affection incongrue.

Le premier ami qui a tenté de montrer son attachement par un câlin a du payé les pots cassés (bien malheureusement pour lui). Je me suis éloignée immédiatement, prétextant ne pas aimer les effusions de ce genre. J’étais surtout décontenancée : je n’avais pas eu de contacts aussi rapprochés depuis alors plusieurs années (et je n’avais que 14 ans...).

Heureusement, le lycée et la rencontre d’amis sincères m’ont appris que le contact physique pouvait être source de chaleur et de réconfort et non plus uniquement de malaise et d’embarrassement.

Maintenant mon groupe d’amis est comme une portée de chatons. Toujours collé les uns aux autres, dans un rapport presque animal, toujours embrassés, toujours enlacés. Une bande de petits animaux perdus qui trouve la force d’affronter le monde dans la peau et la sueur des autres.

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2020-02-23T22:13:52+01:00
https://ellabellaca.journalintime.com/About-Dad About Dad Mon père est un enfant de 50 ans. Un petit enfant qu'il faut rassurer, occuper, solliciter en permanence, sinon gare à la crise. Un petit enfant qui ne supporte pas de ne pas être au centre de l'attention. Un petit enfant qui coupe la parole et s'infiltre dans les discussions qui ne le regardent pas. Un petit enfant qui aime jouir des privilèges et du pouvoir donnés par le statut d'adulte et de parent ; mais qui ne veut pas en prendre les responsabilités, ni accepter les corvées et les contraintes. Parce qu'il n'a jamais vraiment voulu quitter l'enfance, il m'a volé la mienne. Mon père est un enfant de 50 ans.

Un petit enfant qu’il faut rassurer, occuper, solliciter en permanence, sinon gare à la crise.

Un petit enfant qui ne supporte pas de ne pas être au centre de l’attention.

Un petit enfant qui coupe la parole et s’infiltre dans les discussions qui ne le regardent pas.

Un petit enfant qui aime jouir des privilèges et du pouvoir donnés par le statut d’adulte et de parent ; mais qui ne veut pas en prendre les responsabilités, ni accepter les corvées et les contraintes.

Parce qu’il n’a jamais vraiment voulu quitter l’enfance, il m’a volé la mienne.

Aide à domicile de poche, j’ai très tôt du apprendre à ne pas me faire remarquer, à ne rien demander et à aider ma mère. Il ne manquerait plus que l’enfant roi soit contrarié ou doive enfin prendre en charge sa progéniture.

Il occupe tout l’espace, toute l’attention. Il ne supporte pas de voir qu’on puisse discuter, avoir une opinion, des occupations sans qu’il mette son grain de sel.
Il lui faut son audience en permanence, et plus particulièrement la mienne. Il me répète les mêmes histoires et les mêmes questions en boucle, même quand je suis clairement occupée à autre chose, afin d’accaparer mon attention en permanence.
Tout doit être orienté autour de lui, de sa santé, de son travail, de son problème et il n’y a plus aucune place pour le reste.
Il passe son temps à nous corriger, nous contredire, nous infantiliser, histoire de prouver qu’il est encore le "chef de famille". Mais un bon chef, c’est surtout celui qui fait passer l’intérêt du groupe avant le sien.

Il est plein de violence et de haine envers ma soeur, la seule qui s’oppose à lui ouvertement et n’hésite jamais à mettre le doigt sur son comportement de petit garçon puéril et trop gâté.

Il veut me faire rallier son camp à lui contre elle… Il multiplie les blagues racistes, sexistes et vulgaires : choquer et provoquer ne sont que des manières comme d’autres d’attirer l’attention.

Je ne comprends pas son attitude. Je ne comprends pas qu’il ne puisse pas avoir suffisamment de recul sur lui même pour se rendre compte qu’il est ridicule et immature. J’en veux à ma mère de tout lui passer et de privilégier son bien-être à celui de ses enfants, comme toujours. Ce que l’on ne ferait pas pour ne pas risquer d’être seule…

Il me fatigue. Il me fatigue tellement. Je n’ai même plus de haine pour lui. Je veux juste qu’il disparaisse de la surface de cette terre et que l’on ne parle enfin plus jamais de lui.

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2020-02-23T19:33:00+01:00
https://ellabellaca.journalintime.com/Amoureuse Amoureuse Je suis amoureuse et j’ai enfin l’impression de comprendre les autres. Je suis amoureuse et j’ai enfin l’impression d’avoir le regard arraché à mon nombril. Je suis amoureuse et je le sais car pour une fois la réciprocité ne compte même pas. Je suis amoureuse et je le sais car j’ai juste envie de voir cette personne répandre la lumière sans se soucier de la mienne. Je suis amoureuse et pour une fois l’estime qu’un autre peut avoir de moi ne compte même pas. La vie c’est ce qui arrive qu’on est occupé à autre chose, il paraît. La vie est en train de Je suis amoureuse et j’ai enfin l’impression de comprendre les autres.
Je suis amoureuse et j’ai enfin l’impression d’avoir le regard arraché à mon nombril.

Je suis amoureuse et je le sais car pour une fois la réciprocité ne compte même pas.
Je suis amoureuse et je le sais car j’ai juste envie de voir cette personne répandre la lumière sans se soucier de la mienne.

Je suis amoureuse et pour une fois l’estime qu’un autre peut avoir de moi ne compte même pas.

La vie c’est ce qui arrive qu’on est occupé à autre chose, il paraît.
La vie est en train de m’arriver, et j’oscille entre l’euphorie et la panique.

J’ai cette boule de lumière nichée aux creux de mes entrailles qui me réchauffe et me bouscule.
Les sourires idiots, les papillons, les insomnies : ce qui me paraissait étrange et abscon me tombent dessus.

Je suis amoureuse et je peux enfin comprendre ceux qui abandonnent la sûreté et le succès pour autrui.
Je comprends enfin ce vent fou qui peut tout balayer devant soi.
Je comprends enfin cet absolu et cet abysse.

Je suis amoureuse et je le sais car ma carapace est brisée.
Je suis amoureuse et je savoure mon humanité retrouvée.

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2020-02-11T23:51:01+01:00
https://ellabellaca.journalintime.com/En-couleur En couleur Toute ma vie, j’ai envié la lumière des autres. Déja petite, je me sentais grise et oubliable au milieu des autres qui existaient, qui étaient en couleurs. Je n’arrivais pas à trouver la couleur, la passion, la lumière en moi. Je regardais les autres et je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Je me réfugiais dans un monde intérieur ou je rayonnais : j’avais des super-pouvoirs, ou bien j’étais célèbre. Dans tous les cas, j’étais belle, admirée de tous et populaire. J’ai pris des cours de danse, de chant, de théâtre, pour essayer de donner forme à ce monde Toute ma vie, j’ai envié la lumière des autres.

Déja petite, je me sentais grise et oubliable au milieu des autres qui existaient, qui étaient en couleurs. Je n’arrivais pas à trouver la couleur, la passion, la lumière en moi. Je regardais les autres et je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus.

Je me réfugiais dans un monde intérieur ou je rayonnais : j’avais des super-pouvoirs, ou bien j’étais célèbre. Dans tous les cas, j’étais belle, admirée de tous et populaire.
J’ai pris des cours de danse, de chant, de théâtre, pour essayer de donner forme à ce monde dans la réalité, mais sans réel succès.

J’étais comme une petite boule de flipper, qui tente de trouver sa lumière dans les coins, mais ne fait que se prendre des coups avant de rebondir vers un autre endroit.

J’avais une soif d’affection et de reconnaissance énorme et je n’arrivais pas à l’étancher.
J’avais l’impression que les autres enfants ou ados étaient beaucoup plus appréciés à leur juste valeur et recevait plus d’affection alors que je correspondais plus à ce que l’on attend d’un enfant sage. Cela générait beaucoup de frustration et de ressentiment chez moi, je ne comprenais pas pourquoi je n’avais pas droit à tout ça malgré tous mes effort pour être parfaite.

J’ai plus l’impression d’avoir poussé que d’avoir véritablement grandi. Je me suis construite en grapillant des bouts d’affection et quelques moments de chaleur mais sans vraiment être nourri.
Je pense que mes parents voyaient très bien aussi que je n’etais pas aussi colorée que les autres enfants. Mais ils m’en ont tenu pour seule responsable sans eux même se remettre en question. Ils n’ont pas vu ou pas voulu voir mes appels au secours (car il y en a eu). J’ai compris que ma mère était jalouse des autres mères qui selon elle avait de “meilleurs” enfants. Et d’ailleurs, je pensais aussi que les autres enfants étaient mieux que moi. J’ai pourtant essayé de trouver grâce à leurs yeux en me rendant le plus utile possible et en faisant ce que je pouvais pour les rendre fiers. Mais ça ne suffisait pas. Ca ne suffisait jamais.

Maintenant que j’ai enfin trouvé ma propre lumière, je n’ai pas l’impression qu’ils sont satisfaits, mais plutôt jaloux. Ils ont tout d’abord été surpris que je sois capables d’accomplir les mêmes choses et même plus que les enfants colorés : faire du théâtre d’improvisation, réussir un concours difficile, partir à l’autre bout du monde… Ma mère en particulier avait toujours cet air incrédule quand quelqu’un me faisait un compliment ou me félicitait et pouvait même aller jusqu’à à me rabaisser tellement elle était mal à l’aise. Elle m’avait bien fait comprendre dès toute petite que je ferais mieux de ne pas être trop ambitieuse, que certaines choses étaient accessibles pour les autres mais pas pour moi. J’allais devoir cravacher si j’espérais arriver à un niveau comparable au sien.

Suivre ses rêves, vivre de belles expériences, avoir un mode de vie différent, c’est bien pour les autres. Mais pour moi non. Je ne faisais pas partie de cette catégorie de personnes qui vivraient ça, je ne faisais pas partie de ce monde, alors autant me le mettre en tête très vite. Je n’avais pas de charisme là, cette beauté là, cette intelligence là. Il m’a fallu tellement de temps et il me faut encore lutter aujourd’hui pour réaliser que rien de tout ça n’est vrai.

Encore aujourd’hui, j’ai un besoin de douceur et de soin qui peut parfois me mener aux larmes tant c’est écrasant : même dans mes relations actuelles, j’ai du mal à me poser autrement qu’en tant que personne qui aide et prend soin et pas l’inverse.
Souvent je me dis que si j’étais plus jolie et gracile, les choses se passeraient autrement.

Déja très jeune, je me suis assimilée à une fonction d’outil, qui se doit d’aider et de ne pas poser problème. Les enfants “colorés” avaient le droit d’être triste, de se plaindre, d’avoir des problèmes et de recevoir de l’attention en retour.
Moi non. C’est comme si ma présence était une faute et que je me devais de limiter les dégâts en me faisant la plus petite possible.
Mais de quelle faute parlons nous ? Quelle dette dois-je rembourser ?

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2018-11-29T23:43:00+01:00